Notes sur Saint-Pons et pour Saint-Pons

PREMIERE PARTIE

LES ORIGINES LOINTAINES 


QUELQUES DATES REPERES

800 avant J.C.       Les Ligures occupent la région

500 avant J.C.       Arrivée des Volques Arécomiques

425 avant J.C.       Construction de la tour de la Gardie.

120 avant J.C.       Domitius pénètre chez les Volques.

46 avant J.C.         Le territoire devient colonie romaine, développement d'un habitat gallo-romain en bordure de la Tave.

début XIIIème       Mention de la VILLA SANCTI PONTI  ( Gallia Christiana ).

1217  Simon de Montfort donne les terres de Saint-Pons à l'évêque d'Uzès .

1253  Saint-Pons acquiert le territoire du sixième  au Sud de la Tave par échange avec les seigneurs et habitants du Pin.

1383  Les Tuchins s'emparent de Saint-Pons et pillent le village

1410  Le sénéchal de Beaucaire donne son autorisation pour la  reconstruction des remparts.

1538  Consécration de l'église de Saint-Pons.

1565  Honorat Le Chantre achète la seigneurie de Saint-Pons.

1586  Le maréchal de Montmorency-Damville, à la tête de l'armée huguenote s'empare de Saint-Pons.

1605  L'évêque d'Uzès rachète la place et seigneurie de Saint-Pons.

1722  La communauté achète le château à Claude Gondin, seigneur de Saint-Quentin pour la somme de 700 livres.

1784  Construction de la Grande Fontaine.

1788-1789   Gel des oliviers.

 ***

Au cours des siècles, Saint-Pons a souffert à plusieurs reprises de la rigueur des temps.

Il apparaît, à ce stade des recherches, que le village aurait été occupé, pillé, brûlé et détruit, ruiné en tout cas, en partie ou en totalité, dans les circonstances suivantes:

-en 1383, au moment de la révolte des Tuchins  qui s'emparèrent du village;

-avant 1538, date de consécration de l'ancienne église;

-en 1586, par les troupes protestantes ayant à leur tête le Maréchal de Montmorency-Damville qui, d'après le chanoine Béraud, prirent Saint-Pons à la fin du mois de mars

-à la même époque, par les troupes du colonel, plus tard Maréchal, d'Ornano commandant pour le roi des diocèses de Nîmes et d'Uzès qui selon la tradition orale, auraient brûlé l'église.


SAINT-PONS AVANT L'HISTOIRE

La préhistoire.

Il est probable que dès le néolithique ( 6000 à 2400 avant J.C. ), des groupes humains ont fréquenté les abords du plateau calcaire de Saint-Pons, comme en témoignent :

         - d'une part, les débris de silex et la hache polie qui auraient été trouvés à la fontaine de Font-vielle .

         - d'autre part l'existence d'un dolmen à la limite du terroir, côté Cavillargues.

La période protohistorique.

Au début de l'âge du fer ( 800 avant J. C. ), la région est occupée par les Ligures, cette appellation commode désignant l'ensemble des populations du terroir.

Selon le géographe grec Posidionos ( mort en -50 ), " Leur pays est sauvage et aride. Le sol est tellement pierreux qu'on ne peut rien planter sans se heurter au rocher "  Les privations leur font le corps maigre et sec; les femmes doivent trimer comme les hommes. Ils compensent le manque de blés par les produits de la chasse. [1]

Il va de soi que ces particularités ne constituent pas nécessairement une preuve des origines ligures éventuelles des habitants de Saint-Pons...

A partir de 600 avant J.C., les Celtes venus d'Europe centrale descendent le sillon rhodanien et se mêlent aux autochtones ligures pour former les Celto-Ligures. Ils apportent leurs techniques ( travail du fer, orfèvrerie, menuiserie ).

Vers 425 avant J.C., une communauté celto-ligure édifie une importante citadelle sur les hauteurs de Gaujac, enserrant une agglomération qui avec ses 12 hectares de superficie est une des plus vastes du Midi. Sur le sommet voisin de la Gardie, culminant à 288 m. et relevant de Saint-Pons, ils élèvent une tour de 8 mètres de hauteur à quatre étages.

La base de cet ouvrage mesurait 24 mètres sur 38. L'étage supérieur supportait un foyer de 4 mètres de diamètre destiné à l'émission de signaux lumineux vers les nombreux habitats visibles de ce sommet. Dans l'épaisseur des cendres fut retrouvée une obole du XIIIème siècle attestant que la tour a été encore utilisée au Moyen-âge.

Celle-ci fut aussi un poste d'observation permettant de surveiller aussi bien l'approche d'un ennemi éventuel que celle des convois de marchandises descendant des Cévennes. [2]

C'est sans doute avec les pierres de la tour démolie que

le diable et le Bon Dieu engagèrent la partie de boules

effrénée qui, selon la légende, devait donner naissance

au Gros-Roc ...( voir récit de la 3ème randonnée pédestre

de Saint-Pons la Calm en Novembre 1998 )

Au IIIe siècle, la tribu celte des Volques arécomiques [3] domine toute la région allant de l'Ardèche à l'Hérault.

Depuis longtemps déjà s'est développé un important courant commercial avec les populations étrusques méditerranéennes et la colonie phocéenne de Marseille. II concerne principalement le trafic du vin, qu'il faut alors importer, et les céramiques de luxe. Sous l'influence des commerçants grecs, les Arécomiques devenus d'authentiques gaulois, s'initient à l'alphabet et à l'usage de la monnaie.

Un fragment de monnaie arécomique trouvé à Saint-Pons la Calm serait au musée Léon Alègre à Bagnols [4]

La collection de pièces réunie par Mr.Gayte à Dominargues[5], montre que les habitants du quartier des Rouviéres en bord de Tave partageaient leurs achats à égalité entre Nîmes et Marseille.


[1] FABRE (Pierre).Du Gardon à l'Ardèche, influences en Uzège. Ed. Lacour. 1989.

[2] CHARMASSON (Jean ). L'oppidum de Gaujac. in rhodanie hors série n°7. 1993.

[3] D'après Ménard, dans son histoire de Nîmes, les arécomiques  sont les celtes du pays plat par opposition aux tectosages qui habitaient dans le voisinage des Pyrénées

[4] BERAUD (Chanoine Pierre). Bagnols sur Cèze en Languedoc. Presses du Castellum à Nîmes. 1984. (réédition).

[5] CHARMASSON (Jean) . La création du vignoble bas-rhodanien et le commerce dans l'antiquité, in les cahiers du Gard rhodanien n°15. 1979.


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